Plutôt que le mot collectif, le mot compagnie souligne l'inscription du mouvement vers un vivant spectaculaire d'artistes aux pratiques diverses élargi à un champ collaboratif de création. Depuis sa création en 2017, des formes et des espaces s'ouvrent au public : performance, installation, concert…
LES ARTISTES :
Caroline Tricotelle
Après l’obtention de son DU Théâtre, une licence de Lettres Modernes et un diplôme de fin d'étude en flûte traversière, elle part en Hongrie pour travailler l’improvisation théâtrale non verbale et la danse Butô avec le Théâtre des Ailes de Gabor Csetneki et Rita Deak Varga. De retour en France, elle cofonde en 2001 la compagnie Sans-Sommeil à Nancy avec Danielle Gabou après ses expérimentations au Studio TTC des Materia Prima dirigé par Didier Manuel. Déjà, la poésie sur scène est un des ressorts de son art. Elle sera en création avec la compagnie jusqu’en 2006. A partir de 2005, à Paris pour un Master de Philologie spécialisé en littératures francophones à la Sorbonne-Paris4, elle fait des lectures de textes, essentiellement poétiques et intervient pour l’Académie Mallarmé, le festival Ti Piment, et les journées de la francophonie jusqu’en 2017 au Tarmac à Paris.
C’est lors de sa prestation à Musique Action avec la chorale de Phil Minton qu’elle découvre une autre approche de la musique : l'improvisation libre. Dès lors, elle explore la musicalité du verbe comme matériau à mettre en jeu. Elle trouve le corps de sa recherche artistique et trouve son aboutissement dans le développement de sa propre écriture. Vouée à être portée sur scène, cette voix est alors poétique. En 2014, pendant la préparation du capes de Lettres modernes, elle monte le répertoire de Yacaro. Elle compose, écrit et interprète des chansons au ukulele et sera ensuite rejointe par Cyr Richard. Des rencontres viennent prolonger cette recherche, comme les improvisateurs de la Drôme Les Harengs s'honorent (Gérard Fabbiani, Sophie Delisée, Chris Chanet, Lionel Garcin, Catherine Jauniaux, Michel Doneda, Sébastien Bouhana...) et Blaise Merino. Caroline Tricotelle performe aussi pour d'autres artistes (Eva Kot'Athkova), le laboratoire vocal de Natacha Muslera à Marseille et les chœurs d'improvisation libre de Claire Serres depuis son installation à Montreuil en 2021. Quelques-uns de ses textes sont édités dans le revue internationale Cobalto et le prochain Doc(k)s.
Sig Valax
Sig Valax explore un chemin singulier dans la musique expérimentale. Son lien au son est d’abord une histoire d’intimité, peau à peau avec la matière, ses frictions, ses débords, ses surgissements. Elle sculpte avec des synthétiseurs analogiques, modulaires, et le Perséphone un synthétiseur à ruban qu’elle apprivoise comme on entrouvre une faille : interface tactile entre voltage, tension et relâchement. Ses paysages sonores bruissent de grains saturés, de feedbacks brûlants, d’harmonies en déséquilibre, de textures frottées jusqu’à l’érosion. Le corps y tremble, les machines respirent. Elle compose dans l’instant, à l’écoute de ce qui se tord, s’élève, ou se dérobe. C’est une musique de seuils, où passent les intuitions, les fantômes, les battements du monde. Sa pratique s’enracine entre improvisation, théâtre sonore, création radiophonique, et collaborations scéniques souvent en lien avec des artistes performeuses et chorégraphiques comme Anna Gaïotti, Aniara Rodado ou Camille Lacroix, Gwenola Wagon. On la retrouve aussi dans plusieurs ensembles comme Sauges, Vierge Noir e, Seuil Optique, MMM, Mesce Basse, Elek Ember, Lucus Furrina où l’écoute collective trace la forme comme une cartographie intérieure.
Formée à la composition électroacoustique auprès de Christine Groult au conservatoire de Pantin (DEM), diplômée d’un mastère spécialisé de l’Ensci en création et technologie contemporaine, elle multiplie les voies : pièces électroacoustiques et radiophoniques (ARTE Radio), installations interactives (La forêt aux esprits, Ophidance, Serpent-air, Oghamber). À côté, elle engendre ses « Onirochromes », photographies issues de visions mentales, d’éclats oniriques. Dans la série Arborichrome, les arbres se métamorphosent en présences liminaires, suspendues entre apparition, effacement et expansion poétique. Ce qu’elle cherche ? Des états à traverser, des seuils à entrouvrir, des vertiges à habiter.
Flore Tricotelle (FR)
Flore Tricotelle a longtemps cherché un sens à ce mot. C’est dans son étymologie qu’elle y trouvera sa voie : “photos-graphein” – “écrire avec la lumière”. En remplaçant les mots par des images, elle écrit. Elle questionne même. Elle questionne les gens qui l’entourent, sur le monde qui les entoure. Elle laisse la lumière s’inscrire dans la gélatine de ses supports, tour à tour argentique noir et blanc, couleur, Polaroïd, et parfois même procédés anciens. Elle dialogue avec cette lumière, dans l’intimité de son laboratoire afin d’y révéler son image latente. Chaque image devient un engagement ; l’engagement de son regard, qu’elle met au service de son temps.
https://www.instagram.com/floretricotelle
Pol Lujan (FR)
Pol Lujan évolue autour du monde et de l’image depuis ses débuts de portraitiste. C’est l’univers de la mode qui l’amène à des travaux indépendants avec différents couturiers (Louis Azzaro, Jean-Paul Gautier, etc…). Il exploite aussi les photos de ses voyages de San Francisco à New-York en voiture ou au Vietnam. Entrepris pour élargir sa vision photographique, ils donnent lieu à Paris à des expositions et installations collectives, un livre et un reportage sur le massacre à Wounded Knee. Puis, au Chili, photographe indépendant pour des agences de publicité, il devient directeur de la photographie, chef opérateur et directeur technique pour des courts ou longs-métrages, parfois expérimentaux comme « Ciro Norte » de Erich Breuer, encore au MOMA. De retour en France, les expositions se multiplient. Elles mettent en exergue le regard précis de Pol Lujan sur les fragments de beauté du monde qu’il peut saisir partout, à chaque instant, dans l’épure du noir et blanc.
Cyr Richard (FR)
Ukuleliste, guitariste

crédits photos: Pol Lujan

crédits photos: Yannis Frier

crédits photos: Rémi Angeli
